Histoire de Saint Mathurin

Histoire de la commune

Saint Mathurin n’existe en tant que commune que depuis 1873. Avant cette date, elle faisait partie de La Chapelle-Achard. Son nom viendrait d’un de ses hameaux « Saint Mathelin ». Vers l’an 1600, 400 à 500 âmes résidaient à Saint Mathelin qui représentait alors le territoire actuel de Saint Mathurin en paroisse puis en 1873 en commune indépendante. Situation qu’elle connut antérieurement puisqu’il semblerait qu’elle été annexée à La Chapelle-Achard vers 1630.

Un personnage important décéda en 1647 à Saint Mathurin, Il s’agit de André BOUYER qui était conseiller et secrétaire du roi Henri  IV et contrôleur de la grande chancellerie de France. En outre des fouilles ont été entreprise dans le site de la Chevetelière en 1997. On a daté des fossés de l’âge néolithique (entre 2000 et 5000 avant Jésus-Christ).

Préhistoire

Extraits de l’ouvrage : Le patrimoine des communes de la Vendée, éditions Flohic

Les vallées du terroir de Saint Mathurin sont habitées dès le néolithique, comme l’attestent les haches en pierre polie, mises au jour au début du XXe siècle.

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Situé à la confluence de 2 ruisseaux(dont La Vertonne), le site de la « CHEVETELIERE», repéré par photographie aérienne, abrite une structure fossoyée comportant deux espaces enclos contigus dont, la période d’élaboration se situe dans la première moitié du IIIe millénaire.
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En 1899, un vase contenant 46 haches de bronze est découvert au lieu-dit « Bel Air», témoignage d’un centre de peuplement relativement important à l’âge du Bronze.

Du Moyen-Âge à 1873

Seigneuries féodales

Au X et XIe siècles,des petites seigneuries féodales se sont établies sur  tout le territoire de la commune actuelle : La Chabossière, la Grassière, la Chevêteliere. Elles étaient vassales de la châtellenie de la Mothe Achard.

Châtellenie : seigneurie et juridiction d’un seigneur châtelain. Territoire soumis  à la juridiction d’un châtelain.

Au XIIIe siècle, la Commanderie de Bourgneuf est fondée par les Chevaliers de Saint Jean de Jérusalem (ou chevaliers de Rhodes). Elle avait le rang de Châtellenie et son domaine s’étendait sur la région de Bourgneuf et de l’Ile d’ Olonne.

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Il s’agissait d’un village fortifié comprenant le bâtiment des chevaliers, un hospice, des fours, des moulins et des logis, le tout entouré de murs d’enceinte et de douves profondes.
En 1488, ZIZIME, fils de Mahomet II, sultan des Turcs et frère de Bajazet, voulut disputer à son frère qui était l’aîné, le droit au trône de son père. Il fut vaincu et obligé de se réfugier chez les Chevaliers de Rhodes, dans l’ île du même nom, sur la côte ouest de l’Asie mineure, en Méditerranée. Ces Chevaliers de Rhodes, sans doute pour l’éloigner davantage de son frère et pour avoir la paix, l’envoyèrent en France dans leur « Commanderie de Bourgneuf, à l’extrémité du Bas- Poitou et non loin de la mer ». Il s’agit vraisemblablement de celle de Bourgneuf de Saint-Mathurin, puisqu’ aucun autre lieu dans la région, ne porte ce nom.

Extrait du livre de René Deminier

Après le départ des templiers, la commanderie, point stratégique disposant d’une vue sur la mer, est particulièrement disputée, aussi bien pendant la guerre de « CENT ANS » au cours de laquelle elle passe des Français aux Anglais, que durant les Guerres de Religion qui la voient passer des catholiques aux protestants. C’est vers cette période que disparaît la commanderie.

De 1943 à 1944, les troupes allemandes installent un poste d’observation dans le grenier de la ferme.

A Saint- Mathelin était érigé un lieu de culte (chapelle ou église ?), appelé « CHAPELLE DU BAIGNON » pour le service de la Commanderie,ou dépendant de la Chapelle -Achard ? aucune certitude à ce sujet…

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Moulin à vent vers 1700

Les moulins à vent sont significatifs de la prospérité d’une région et constituent un élément indispensable de la vie quotidienne en permettant l’élaboration d’un aliment omniprésent dans les foyers.
Des 4 moulins en activité dans la commune au début du XXe siècle, un seul subsiste. Devenu propriété de la famille Bouchereau vers 1900,il est alors rehaussé d’un étage et aménagé.

La Grassière

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Le logis de la Grassière appartient à la famille de La Voyrie dès le début du règne de Louis XIV. Cette famille compte plusieurs personnalités importantes dans la région.

Vers 1790, l’une des filles de La Voyrie épouse un membre de la famille La Roche Saint André, officier de marine qui émigre et qui sert dans la marine russe avant de revenir en France après le Concordat.

La famille de Laroque -Latour devient propriétaire de ce logis en 1923. lors de l’occupation allemande, trois batteries d’artillerie tirant sur la mer sont installées à la Grassière ; la propriété subit d’importantes déprédations.

Le 7 avril 1793, le pont de la Grassière fut le théâtre d’un combat opposant des insurgés vendéens, sous les ordres de Joly aux troupes du général Boulard. Vaincus, les vendéens se replient sur la rive nord de la Ciboule, qui devient ainsi la frontière instable du pays insurgé.

En novembre 1909, une violente crue de la Ciboule emporte le pont.

Logis de la Millière, XIXème siècle :

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Le château de la Millière est construit pour le compte de Louis Constant de Guinebault à la suite du partage du domaine de la Grassière.

En 1913, Albert Doyen fait construire les 2 ailes extérieures à l’ensemble. A partir de cette date le château de la Millière devient le centre d’un aménage de 12 métairies d’un seul tenant, exploité par 12 métayers.

Logis de la Chevêtelière :

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Une première bâtisse est construite sur le domaine de la Chevêtelière au XVème siècle. Au lendemain des guerres de Religion, André Bouhier, conseiller et secrétaire du roi Henri IV, est autorisé par ce dernier à entourer sa maison « de tours, de fossés, pont-levis et autres défenses ».

La bâtisse s’élève alors au bord de la Vertonne, dont le cours passe dans l’étang actuel de la propriété.

La famille Bouhier de la Chevêtelière a par ailleurs, sa sépulture dans le cimetière du « Baignon », aujourd’hui, Saint- Mathelin.

La famille Gautreau habite le lieu depuis 1800 et en devint propriétaire en 1877.

Du Moyen-Âge à la Révolution

Du Moyen- Age à la Révolution, St Mathurin connût la même histoire que la Chapelle Achard : c’était une même commune divisée en 2 secteurs

Au recensement de 1836, Saint- Mathurin était composé de 2 villages principaux: Saint-Mathelin et « la Bourrine ». Ce hameau situé au carrefour de la RD 160 et de la RD87, comprenait 3 maisons, celle construite à l’angle des 2 routes était un commerce de  sel et de vin.

Anecdote :

Vers 1830, un nommé Boutholleau, dont les descendants partirent plus tard à Vairé, bâtit une petite maison en terre où il vendait aux passants, du vin et sel.

La maison reçut le nom de « BOURRINE », qui resta longtemps le nom du hameau.

C’était une halte pour les routiers, à mi-chemin de la Mothe- Achard et des Sables d’Olonne. Son succès détermina l’installation à l’entour de quelques épiceries et ateliers d’artisans qui constituèrent ainsi un village, auquel l’auberge donna son nom.

Extrait du livre de René Deminier

Une commune de Vendée : Saint- Mathurin

A la demande des paroissiens de Saint-Mathurin (soutenus par Mr de Guinebault arrivé à la Millière) confrontés à l’éloignement de leur église située à la Chapelle -Achard, l’évêque de Luçon décida de créer une nouvelle paroisse et de construire un lieu de culte sur le bord de la route en direction des Sables, en 1847 ; ce qui provoqua le développement du nouveau bourg, au détriment de Saint-Mathelin .

Anecdote :

La paroisse reçoit un premier lieu de culte construit à la hâte, sans plan ni devis.

Cet édifice est remplacé cinquante ans plus tard par l’église actuelle, très haute et lumineuse. Le clocher ne sera élevé qu’en 1927 (36m de haut). Il est payé grâce aux dons récoltés auprès des paroissiens et d’une généreuse donatrice : Melle Rosella Brossard. Cette dernière subventionnera également la totalité de la construction de l’actuelle école Montfort. Commencée le 1er Août 1927, elle fut terminée le 4 janvier 1928 ! Un record.

Détachée de la Chapelle- Achard, l’agglomération devint une commune indépendante en 1873, après de nombreuses confrontations au sein du conseil .

A partir de cette date, cette localité la plus au sud du canton, est aussi la plus proche du littoral. Cette situation géographique lui a permis un essor plus rapide que les communes voisines.

Merci tout particulièrement à Gérard pour ses très belles photos.

Résumé écrit par Viviane Esnard et Dominique Eugène

Les écoles de Saint Mathurin

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La première école de notre village, dirigée par une religieuse, a été ouverte en janvier 1872 au 31 rue du Moulin. Une partie des bâtiments a été occupée par la mairie jusqu’en 1954.

En 1878, ouverture de la première école publique de filles, au 5 route de la Millière.

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Le 6 janvier 1894, ouverture au 34 rue des Sables, de l’école privée de filles, qui prend le nom d’Ecole Monfort. Toutes les fillettes (sauf une), quittent l’école publique pour la rejoindre.
Les garçons jusqu’à l’âge de 6 ans y seront admis vers 1913, dans une nouvelle classe « l’Asile ».
En octobre 1928, ouverture de l’école de garçons privée Saint Joseph, suivie, quelques mois plus tard, de la fermeture, faute d’élèves, de l’école publique. Ses locaux ont été utilisés comme salles communales jusqu’aux années 50.
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En 1978, fusion des 2 écoles libres, Montfort et Saint Joseph, qui forment alors la première école privée mixte, d’abord dans les 2 bâtiments, puis uniquement dans son bâtiment actuel, 19 rue des Sables.
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L’école publique Jules Ferry a rouvert ses portes en 1980, route de la Millière, après une fermeture de 52 ans, puis déplacée en septembre 2004 dans ses nouveaux locaux, 1 rue Champ Martin.
Aujourd’hui, les 2 écoles, Monfort et Jules Ferry, privée et publique, mixtes, cohabitent naturellement, partageant le restaurant scolaire, mais organisant chacune ses propres fêtes et manifestations.
Les adresses sont celles utilisées actuellement, les rues correspondantes n’étaient pas, à l’origine, numérotées.
Un grand merci à Monsieur Albert BOUARD (père) pour tous ses précieux éclaircissements.
Si vous avez des photos anciennes des écoles, ou des évènements s’y rapportant, vos dons seront les bienvenus pour enrichir les archives de la commune.
Texte et photos : Gérard Alonzo